Marie Losier

Marie Losier laisse dans son sillage des sourires et des envies de sautiller, des pulsions enfantines qui mettent en joie. Elle construit son travail artistique avec spontanéité, à travers les portraits de ses amis de toujours, une famille choisie, composée de libres-penseurs, créateurs et doux dingues qui inventent leur vie loin des normes et des règles, tels que Tony Conrad, Alan Vega, Genesis P-Orridge ou Felix Kubin. Sauter sur le lit en nuisette rose et costume de citrouille, manger une fleur écarlate en arborant un bonnet de bain ou encore démarrer une bataille de maquereaux sur le pont d’un ferry, les personnages de ses films, représentations semi-fictionnelles d’icônes de l’underground, s’amusent.

L’exposition est pensée comme une extension de son univers cinématographique et documentaire. L’artiste, telle une archéologue de son propre travail, a sélectionné dans ses rushes des extraits inédits de ses films et des vues non encore montées de projets à venir pour créer des boîtes d’images, sortes de lanternes magiques ou de kamishibaïs photographiques. Moins connus du public, ses monotypes sont eux aussi des portraits de ses proches. En noir et blanc sur de grandes feuilles de papier de riz, Marie Losier montre toujours le quotidien et l’excentricité, mais du trait ressort ici une certaine gravité. Contre-point troublant qui apporte une force et un éclairage nouveau sur l’ensemble du travail. L’espace d’exposition devient un décor dans lequel des saynètes dialoguent avec un orchestre de hiboux grands-ducs, un dessin mural se confronte aux projections, tandis que la musique – omniprésente chez l’artiste – auréole l’atmosphère. Entre la magie d’une fête foraine, l’imaginaire d’une cabane d’enfant et la féérie d’un cinématographe désuet, l’onirisme du travail de Marie Losier investit le BBB. Hello Happiness!

Marie Losier a étudié la littérature à l’Université de Nanterre et les Beaux-Arts à New York. Basés sur un lien de confiance et d’amitié permettant toutes les folies et les excentricités, ses films explorent la vie et le travail d’artistes loin des conventions biographiques ou factuelles pour se concentrer sur le plaisir, les rêves et le quotidien sublimé. Elle réalise ainsi de nombreux portraits pour le compte de réalisateurs, musiciens et compositeurs tels George Kuchar, Guy Maddin, Richard Foreman, Tony Conrad et Genesis P-Orridge. Ses films sont régulièrement présentés dans des festivals (Berlin, Rotterdam, Tribeca, etc.) et musées tels que la Tate Modern, le Whitney Museum, le Centre Pompidou ou encore le MoMA. Pour son film Casssandro the Exótico!, elle a reçu le prix The Guggenheim Award en 2018. Née en 1972 à Boulogne-Billancourt, elle vit et travaille entre New York et Paris.

Entrée libre et gratuite du mercredi au samedi de 14h à 18h
Fermé les jours fériés​