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Vincent Meessen

Ultramarine
21.09.18 - 21.10.18
Installation vidéo — Musée Saint-Raymond

© Vincent Meessen, Ultramarine, 2018, Video HD, couleur, son surround, video still

© Vincent Meessen, Ultramarine, 2018, Video HD, couleur, son surround, video still

Né en 1971 à Baltimore (Etats-Unis), il vit et travaille à Bruxelles.

 

À la faveur de l’édition 2016 du Printemps de septembre, Vincent Meessen avait, via un concert, introduit à Toulouse le poète afro-américain Kain The Poet. Nous le retrouvons cette année dans Ultramarine, une installation filmique, musicale et textile.

 

Bien que négligé par l'histoire, Kain The Poet compte parmi les illustres fondateurs du spoken word qui, dans le sillage du Black Arts Movement, le mouvement culturel issu du Black Power aux États-Unis, est à l'origine du hip hop. Partition visuelle et polyphonique sur le blues de l’exil, Ultramarine est présentée pour la première fois au Musée Saint-Raymond à l’occasion de l’édition 2018 du festival.

 

Fruit du dialogue entre l’artiste né en 1971 et Kain, auteur du chef d'œuvre Blue Guerrilla, un album sorti l'année précédente, le film trouve son motif dans la couleur bleue dont il décline les nuances chromatiques, historiques, matérielles et inconscientes – l’outremer, le commerce du pastel et de l’indigo, mais aussi la colonisation, l'esclavage et le blues de l’exil. Mis en mots par Kain, musicalement improvisé par le batteur Lander Gysselinck et mis en espace avec le concours de la designer textile Diane Steverlynck, le film se réfère à la tradition occitane des troubadours itinérants et du commerce du pastel qui fit la richesse de Toulouse. Il apparie des trésors d’archives et de collections muséales de la région avec de simples accessoires de scène dont Kain s’est entouré dans son exil européen – une malle de transport, une poupée vaudou, un piano d'enfant, etc. dialoguent avec un automate musical, la mappa mundi d'Albi, une tunique de pénitent bleu ou encore des fresques apocalyptiques. En bousculant la logique européocentrée et écrite de l’historiographie et celle des classifications muséales, Ultramarine remet en mouvement une constellation d'objets et les enjoint à colorer l'Histoire. L'expérience immersive de la couleur, substance vivante, texturée, spectrale et polymorphe, est ici rendue indissociable de sa trouble composante politique et du cinéma comme pratique magique.

En 2015, Vincent Meessen a représenté la Belgique à la 56e Biennale de Venise avec Personne et les autres. Il a récemment exposé au WIELS à Bruxelles (2016), à la Kunsthalle Basel (2015), à la Biennale de Taipei (2016), au Centre Georges-Pompidou (2018) et présenté ses films au Festival International du Film de Rotterdam (2016), au Lincoln Center à New York (2016) et au MMCA à Séoul (2016). Il est l’un des fondateurs de Jubilee, une plateforme de recherche et de production artistiques, et développe le projet éditorial Prospectus dont témoigne The Other Country/L’autre pays, WIELS/Sternberg Press, 2018.

Produit par Jubilee (Bruxelles) en collaboration avec Le Printemps de septembre, galerie Leonard & Bina Ellen, Concordia University (Montréal) et le Power Plant (Toronto).

Avec le soutien du VAF (Vlaams Audiovisueel Fonds), Vlaamse Gemeenschap et du Nouveau Musée National de Monaco.