Archives

Daniel Buren

26.09.08 - 19.10.08
Exposition — théâtre Garonne | Scène européenne

Photo-souvenir : Couleurs superposées, Acte II 60', travail in situ, Musée La Forêt, 1982, Tokyo, détail — Rarement joué sur scène depuis sa création en 1982, Couleurs superposées organise le spectacle d'une peinture.

© D.B-ADAGP 

Le spectacle Couleurs superposées de Daniel Buren est présenté le samedi 11 octobre 2008, à 20h.

Né en 1938 à Boulogne-Billancourt (France), il y vit et travaille.

 

Daniel Buren est l'un des artistes contemporains les plus connus, en France comme à l'étranger, et l'un des plus productifs, avec plus de 1 600 expositions depuis le milieu des années 60. C'est à l'aide de son principal outil visuel, ses bandes alternées blanches et de couleur d'une largeur de 8,7 cm, que ce maître de l'in situ investit espaces publics ou musées dans une perspective où la critique du lieu se conjugue à sa révélation esthétique.

 

Dans le spectacle « Couleurs superposées », on vous voit faire faire une peinture en direct à des assistants. C'est très proche de l'atelier. Il y a sur scène un grand mur vide sur lequel vous commandez à cinq personnes de coller ou de déchirer des papiers colorés...

Oui, je suis là comme un chef d'orchestre qui dirigerait une musique qui n'est pas encore écrite. C'est comme un ballet, et j'improvise au fur et à mesure de ce qui se passe, avec toutes les surprises qui peuvent arriver. Mais mon point de départ n'était pas du tout le théâtre, plutôt le « faire » de la peinture : le spectacle de ces peintres amateurs qu'on voit parfois dans la rue. Aux États-Unis, il y a même des émissions où on apprend aux téléspectateurs à faire de la peinture. En général, il s'agit toujours de peindre un paysage de montagne avec un lac ! et on assiste à la fabrication progressive du tableau. C'est ce qu'il y a de pire en matière de peinture, mais il y a malgré tout quelque chose de fascinant dans la manière dont le tableau se fait. C'est la fascination de ce « faire », que ce soit exécuté par un peintre du dimanche ou bien par Picasso, qui m'intéresse. Ça a déclenché chez moi ce type de performance. Dans ces émissions, la fin est toujours catastrophique. Quand le type finit son paysage de montagne, c'est horrible. Mais pendant tout le temps où on le voit faire, il y a quelque chose de fascinant. Le problème, c'est le résultat. Alors, à la fin du spectacle des Couleurs superposées , la scène s'éteint, l'oeuvre réalisée sur scène est détruite, il n'en reste plus rien. Ce qui compte ici c'est uniquement le processus, pas son résultat .
(Les Inrockuptibles, hors-série « Vidéodanse 2008 », Centre Pompidou)