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Samuel Fosso

African Spirits
28.09.12 - 21.10.12
Exposition — les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse

Samuel Fosso
African Spirits, série photographique (2008)
Courtoisie de l’artiste et Galerie Jean-Marc Patras

Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012

Samuel Fosso
African Spirits, série photographique (2008)
Courtoisie de l’artiste et Galerie Jean-Marc Patras

Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012

Samuel Fosso
African Spirits, série photographique (2008)
Courtoisie de l’artiste et Galerie Jean-Marc Patras

Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012

Né en 1962 à Kunmba (Cameroun), il vit et travaille à Bangui (République Centrafricaine). 

 

Samuel Fosso s'est fait connaître à travers ses autoportraits photographiques. Enfant, rescapé des atrocités du Biafra, il rejoint son frère à Bangui ; à dix ans il est cordonnier avant de devenir apprenti dans le studio d'un photographe. Portés par le souffle des indépendances africaines, de nombreux jeunes éprouvent alors un véritable engouement pour la photographie. Samuel Fosso ouvre son premier studio à treize ans! En marge de son activité commerciale, il mène un travail artistique sur le thème de l'autoportrait en récupérant les chutes des pellicules utilisées pour ses clients. Sa première intention est d’envoyer des images à sa grand-mère et aux rares parents de son ethnie Ibo encore en vie. « Quand j'ai pu leur rendre visite, j'ai continué l'exercice pour que mes enfants voient les changements de l'âge », raconte-t-il.

 

Au musée des Abattoirs – Musée Frac Occitanie Toulouse, dans la série African Spirits, Samuel Fosso se glisse dans la peau et le costume de ses propres idoles noires. Dans le frac, par exemple, du premier Africain à avoir siégé à l’Académie Française, Léopold Sedar Senghor, poète, écrivain, premier Président de la République du Sénégal (1960-1980) et créateur du concept de la « négritude ». Dans cette série inspirée, portée par un respect sacral, l’artiste incarne avec une gravité nouvelle de grandes figures africaines – Hailé Sélassié, le Négus ; Patrice Lumumba – ainsi que des militants des droits civiques américains, symboles de l’émancipation et de la grandeur du peuple noir : Angela Davis, Martin Luther King, Malcolm X., Muhammad Ali, Miles Davis. Ainsi Samuel Fosso glisse-t-il au fil du temps d’un « je » narcissique et exubérant à l’énoncé d’un « nous » et d’une histoire collective, celle d’une collectivité tout entière. Le peuple noir est debout et Samuel Fosso est son prophète.