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Franz Gertsch

23.05.14 - 31.08.14
Exposition — les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse

Saintes Maries de la Mer III (1972) Collection privée en dépôt au Lentos Kunstmuseum Linz. Lentos Kunstmuseum Linz (collection privée © DR).

Franz Gertsch, Selbstbildnis (Autoportrait) (1980), Les Abattoirs . Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Franz Gertsch, Johanna I (1983 - 1984). Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Irene (1980) Franz Gertsch. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Franz Gertsch, At Luciano's House / Luciano I (1973). Les Abattoirs, photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Franz Gertsch, Silvia Regenbogenreihe (Silvia Arc-en-ciel) (2002) . Les Abattoirs, photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Franz Gertsch, Gräser (1997) © Museum Franz Gertsch, Burgdorf. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse / Printemps de septembre 2014

Franz Gertsch propose également une conférence avec Rainer Michael Mason aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse. 

Né en 1930 à Morenges (Suisse).

 

Les immenses toiles réalistes de Franz Gertsch sont des icônes conservées dans de nombreux musées internationaux et notamment aux ¸États-Unis, en Allemagne et en Suisse. A proximité de Berne, un musée a été construit sur mesure pour la présentation de son œuvre et porte son nom. Pourtant ce sera aux Abattoirs sa première exposition en France, exception faite d’une exposition de ses gravures organisée à Paris, au Centre Culturel Suisse, en 2001. L’ensemble constitué pour l’occasion rend compte tant de la gamme des thèmes auxquels il s’attache – portraits rapprochés, scènes de groupe, paysages et végétation – que des différentes techniques qu’il emploie, peinture d’après photographie et gravure sur bois. Il embrasse la carrière de l’artiste depuis les œuvres de la fin des années 1960 jusqu’à la plus récente, encore en cours d’exécution et dévoilée à Toulouse.
 
Ce dernier élément est loin d’être indifférent : le catalogue raisonné des peintures de Franz Gertsch ne compte en effet qu’une soixantaine de numéros, et ce pour plus de quarante ans de pratique. Mais on ne s’en étonnera plus dès que l’on aura pris la mesure des formats qu’il emploie et observé la précision vertigineuse de sa technique réaliste. Car c’est dans cette veine qu’il a choisi de s’exprimer à partir de l’automne 1968, après différentes expérimentations infructueuses en sculpture, puis en peinture. Du fait de cette orientation esthétique, il a été choisi par Jean-Christophe Ammann pour figurer dans la section qu’il a consacrée, au sein de la Documenta V, à « l’interrogation de la réalité » et aux iconographies contemporaines. Son tableau Medici y a fait sensation, lequel concentre nombre des caractéristiques de sa pratique. Peint d’après une photographie prise par l’artiste, reportée sur toile et démesurément agrandie grâce à un système de projection de diapositive, il montre cinq jeunes gens appuyés à une barrière devant le Kunstmuseum de Lucerne ; leurs tenues et leurs poses, leurs expressions aussi, suggèrent une sortie entre amis – ce dont il s’agit effectivement, Franz Gertsch choisissant toujours ses sujets, qu’il s’agisse de personnes ou de paysages, dans son environnement immédiat et quotidien. Peindre des photographies s’est imposé à lui à partir du moment où il a compris que « la réalité ne [pouvait] plus […] être saisie qu’avec un appareil photographique, car l’homme s’est habitué à considérer la réalité photographiée comme le rendu maximal du réel ». Dans ses tableaux, il met en œuvre de semblables frottements entre peinture et photographie, « les lois structurelles propres à la photographie se [révélant] partout » (H. Szeemann), en particulier dans les contrastes entre net et flou, de même que dans la transparence qui demeure de la diapositive. La distance devient dès lors une question essentielle, celle à laquelle le sujet est lisible. La gravure sur bois, suivant la technique ancienne du « criblé », requiert un temps de travail aussi titanesque que la peinture, sans parler du soin que Franz Gertsch apporte au choix des papiers (papier japon) et des couleurs pour lesquelles il fabrique lui-même ses pigments. Telle durée ne rend que plus frappante l’immédiateté du contact avec ces images d’images qui parlent de la réalité.

L'exposition de Franz Gertsch reçoit le soutien de la Fondation Pro Helvetia.
Les expositions de Susan Hiller et de Franz Gertsch sont co-programmées et présentées en partenariat avec Les Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées.