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Manon de Boer

Sequenza
23.05.14 - 22.06.14
Exposition — Couvent des Jacobins

Sequenza (2014) Manon de Boer et George van Dam. Produit par Auguste Orts et Le Jeu de Paume, Paris. Courtoisie de l'artiste et Jan Mot, Bruxelles / Mexico City. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014©Le Printemps de septembre

Laurien (1996-2001-2007) Manon de Boer. Courtoisie de l'artiste et de Jan Mot, Bruxelles / Mexico City. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Laurien (1996-2001-2007) Manon de Boer. Courtoisie de l'artiste et de Jan Mot, Bruxelles / Mexico City. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Laurien (1996-2001-2007) Manon de Boer. Courtoisie de l'artiste et de Jan Mot, Bruxelles / Mexico City. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Laurien (1996-2001-2007) Manon de Boer. Courtoisie de l'artiste et de Jan Mot, Bruxelles / Mexico City. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Laurien (1996-2001-2007) Manon de Boer. Courtoisie de l'artiste et de Jan Mot, Bruxelles / Mexico City. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Dissonant (2010) Manon de Boer. Courtoisie de l'artiste et de Jan Mot, Bruxelles / Mexico City. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse 2014 ©Le Printemps de septembre

Manon de Boer propose également une conférence avec Georges van Dam aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse.

Née en 1966 à Kodaikanal (Inde), elle vit et travaille à Bruxelles.

 

Pour son exposition dans le réfectoire des Jacobins, Manon de Boer a travaillé, avec l’architecte scénographe Kris Kimpe, à l’orchestration d’un véritable parcours conçu comme une boucle d’une trentaine de minutes où se succèdent deux films récents et une sélection de fragments sonores empruntés à différentes pièces de l’artiste. Les trois portraits de Laurien, projetés en pellicule 16 mm, accompagnent la déambulation du visiteur dans cet enchaînement intermittent de films représentatifs de ses recherches sur l’image et la musique menées depuis la fin des années 1990.
 
L’œuvre de Manon de Boer pourrait bien se situer dans le prolongement des expérimentations menées sur l’énonciation par Bruce Nauman (Lip Sync, 1969) ou Dan Graham (Lax/Relax, 1969) à l’époque où s’affirmait l’art conceptuel. Comme eux, elle explore avec ses films les rapports entre le son et l’image, et particulièrement entre la voix et le corps ; comme eux, elle travaille avec les possibilités offertes par la répétition ; comme eux, elle met en place des dispositifs où se creusent les écarts entre le son et l’image et où les rythmes tendent à se désynchroniser. Mais le territoire de Manon de Boer se caractérise par la valeur essentielle qu’elle attribue à l’intimité et à la mémoire. Elle ne se filme pas elle-même, mais ne filme pas non plus des inconnus ; elle choisit les sujets de ses portraits d’un genre particulier parmi ses amis (Laurien et Robert, 2007) ou à la suite de fréquentations régulières (Sylvia Kristel – Paris, 2003). Ainsi a-t-elle commencé à collaborer avec le compositeur et violoniste George van Dam en 2003 pour les musiques de ses films, avant de lui en consacrer un (Presto, Perfect Sound, 2006). Pour cette exposition aux Jacobins, c’est à nouveau avec lui qu’elle cosigne Sequenza. Tel est l’un des premiers aspects du temps mis en œuvre par l’artiste, qui n’opère pas seulement dans le présent de la prise de vue, mais bien davantage dans la durée et la profondeur d’un échange interpersonnel. Par ailleurs, elle a fréquemment recours à la répétition : trois fois, à plusieurs années d’intervalle et dans la même position, elle a filmé Laurien, enregistrant ainsi le passage du temps sur son visage et invitant le spectateur à en repérer les signes. Car c’est de la mémoire dont elle explore en définitive les méandres et les multiples facettes : mémoire immédiate et à plus long terme, mémoire du corps aussi, lorsqu’il disparaît ou se dissout dans les plans très rapprochés de la caméra, n’ayant plus d’existence que celle dont témoigne le son.

Le film Sequenza est co-produit par Auguste Orts et le Jeu de Paume, Paris.
Avec le soutien du Cultuurcentrum strombeek grimbergen, Vlaamse et de la Fondation Mondriaan.